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PLANIMOX
Le temps compressé s’étire les échafaudages se font statues de mains en mains les rires comme par magie redessinent les failles de l’ouvrage mis à nu et par miracle le matin serine ainsi les génies s’émerveillent des rayons lisses comme l’œuf dans les labyrinthes où naissent incessamment des accents neufs il faut rendre aussi à ces arts le mérite et la part du pur hasard
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RADOU
Au bal démasqué sont venus les postiches gris c’est inouï personne n’y prend garde pas même le toréador jaune fané planté là qui reste à la porte close mimant le roi des roses d’un coup la chanson tonne et ce petit monde s’étonne de la connaitre par avance le vent qui fait des bulles dans la mare de la cadence se dandine en somnambule sous des airs bagues
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MODARNICH
L’instant suspendu se perd dans les conjectures bleues pendant que les oscillations se mêlent à la matière la douceur des transitions se mue en un fil vaporeuxle neuf est devenu vieux Il ne subsiste de la magie du présent qui disparait que le creux des mains prêt à refaire le monde les années de pesanteur les fines touches de lenteur échappent à ce qui se produit
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BICOTE
À quoi bon s’échiner rien ne presse tant que faire la différence entre ceci et cela l’important n’est pas tant de faire des ressemblances ou de donner le la dans le cliquetis des mots viennent aussi les images sous le manteau se glissent des schémas inédits qui souvent se propagent à bas bruit tel un refrain la rivière fait son lit
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GOUSIA
Dans la chaleur naissante des brumes du petit matin se glissent à toute vapeur en quête d’un palais les saveurs insoupçonnées d’une soupe bien mitonnée avant midi sonné être le roi des goûts juste un petit roi loin des fastes de l’opéra pour ne pas devenir un simple petit rat petit rat des goûts pires c’est aussi ragoûtant
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ALIBASTA
Avancer les yeux ouverts dans le chaos de l’univers poser le pied par terre sans en avoir vraiment l’air se donner quelques faux airs et ne pas se laisser faire mais avec l’art et la manière encore un pas qui nous relie encore un mot qui se délie nous voilà bien avancés tout flotte comme par magie à l’ère des nanotechnologies les cerveaux s’éclairent aussi à la lueur des bougies